Chapitre 6 – Les formes
En orient, et pendant très longtemps, la règle de «l’œil pour œil, dent pour dent» telle qu’énoncée par Hamourabi, gardait toute sa rigueur et ce, même en cas de mort accidentelle.
Dans un tel contexte, à une époque où le principe du combat libre actuel n’existait pas encore, il demeurait à toutes fin pratique impossible pour l’adepte des arts martiaux de parfaire ses techniques avec des adversaires réels. Le développement individuel s’en trouva très certainement restreint, jusqu’au jour où un pratiquant imaginatif mit au point des premières formes (Tul).
Ainsi, une forme se définit comme n ensemble donné de techniques de défense et d’attaque fixées en séquences logiques prédéterminées. C’est un combat solitaire où l’exécutant affronte systématiquement plusieurs adversaires imaginaires dans différentes situations avec un éventail de techniques appliquées dans diverses directions.
Par le fait même, ce type de travail permet d’étudier en série plusieurs mouvements fondamentaux et de perfectionner leur usage en vue du combat proprement dit en développant la flexibilité corporelle, al maîtrise des positions et déplacements, le contrôle musculaire et respiratoire. La fluidité, la précision et le rythme.
La pratique des formes autorise également l’Apprentissage de techniques spéciales qui peuvent s’acquérir en combat ou durant les exercices techniques fondamentaux. Bien qu’elle puisse indiquer le niveau de son exécutant, la forme sert d’avantage de «baromètre», de référence standard pour évaluer la technique individuelle de ce dernier à l’intérieur de son niveau d’apprentissage.
Bref, si l’on dit des exercices fondamentaux qu’ils constituent l’alphabet de l’art martial et le combat sa rédaction, la forme en apparaît en conséquence comme la grammaire, une grammaire dont les règles majeures sont le contrôle et la puissance corporelle, la maîtrise et la beauté technique, l discipline et la concentration mentale.
Il existe 24 formes en Taekwon-Do appelées «TUL»; elles sont systématiquement requises pour les examens de chaque niveau de ceinture au sein de la Fédération Internationale de Taekwon-Do. C’est après des années de recherche physique et spirituelle dans l’art martial Coréen de l’école Chang Hon Yu que le général Choi Hong Hi, grand maître actuel du Taekwon-Do, mit au point ces dernières à son école baptisée «Chang Do Kwan» soit «La maison des vagues bleues» le pseudonyme du maître.
«Il est évident que nous ne vivons que pour un temps limité. Pourtant, la majorité des gens s’enferment follement dans le matérialisme les poussant à accumuler les possessions comme s’ils pouvaient vivre des milliers d’années. Certains, cependant, cherchent à édifier un héritage spirituel pour les générations futures; de par leurs oeuvres, ils accèdent ainsi à l’immortalité. Contrairement à la matière, l’esprit se perpétue. Il en résulte que l’action entreprise dans le but de laisser quelque chose pour le bien-être de l’humanité constitue ce qu’il y a de plus d’importance dans une vie.
Or, la vie humaine, peut être d’un siècle, ne compte pas davantage qu’un jour dans l’échelle du temps; toute notre existence individuelle ne passe que le temps d’une journée devant l’éternité.
Aussi, je lègue le Taekwon-Do à l’humanité comma la marque d’un homme de ce XXième siècle.
Je lègue les 24 formes du Taekwon-Do comme les 24 heures d’une journée, soit toute ma vie.»
Les points suivants sont à respecter lors de l’exécution de chaque forme :
- Chaque forme débute et se termine au même endroit;
- chaque posture et attitude de la forme doit être prise et maintenue correctement;
- chaque forme possède un rythme propre à respecter;
- contracter et décontracter la musculature au moment approprié;
- expirer sèchement par la bouche entrouverte à la conclusion de chaque technique;
- exécuter chaque mouvement avec réalisme;
- comprendre le sens de chaque mouvement de la forme;
- chaque forme répartit la défense et l’attaque autant à gauche qu’à droite;
- maîtriser chaque forme avant de passer à l’exécution de la forme qui lui succède dans l’Apprentissage.
La forme est un travail technique de recherche de la perfection; mais la forme est aussi un combat : l’exécution de chaque forme doit refléter ces deux aspects.
Chacune des 24 formes du Taekwon-Do permet d’évaluer sur une base constante pour chaque niveau de ceinture le degré de maîtrise atteint par l’Adepte. En reconnaissance à la culture qui donna naissance à cet art martial aujourd’hui international, chacune des formes porte un nom; ce dernier, avec le tracé des déplacements, le nombre de mouvements et la nature d’une technique ou d’une autre, symbolise un événement ou un personnage exemplaire de l’histoire de la Corée, pays d’origine du Taekwon-Do et de son fondateur.
Chon-Ji |
Nombre de mouvement: 19, Requis pour 9ième gradeSignifie «le ciel et la terre» : En Orient, cela représente la création du monde et le début de l’humanité, d’où sa raison d’être attribué au novice. Elle se divise en deux parties, l’une pour le ciel, l’autre pour la terre.Le tracé en croix symbolise l’ensemble des forces cosmiques (terre, eau, feu, ciel) assemblées lors de la création du monde. |
Dan-Gun |
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Nombre de mouvements: 21, requis pour le 8ième grade.Nom du fondateur mythique de la Corée vers 2333 avant Jésus-Christ.Le tracé représente le concept de «l’étudiant». |
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Ge-Baek |
Nombre de mouvements: 44, requis pour le 1er degré. Grand général de la dynastie Beak-Je (660 avant Jésus-Christ). Le tracé exprime la rigueur et la sévérité de sa discipline militaire. |